a) L’organisation
de la résistance
A la veille de l’appel du
Générale de Gaulle, les Français
et les Normands se livraient à une résistance
passive. L’un des premiers actes de résistance
normande consistait à dissimuler des postes
de radio soumis à l’ordre de réquisition
de l’armée allemande.
Mais parfois, les résistants
manifestaient leur mépris à l’égard
des occupants de façon très significative:
cris et gestes d’insultes envers les troupes allemandes,
refus d’obtempérer et de collaborer avec
l’ennemi (refus de se plier aux contraintes et
aux sollicitations imposées par les Allemands),
lacération d’affiches ou inscriptions de
graffitis sur les murs.
Mais, peu après l’appel
du 18 juin 1940, la résistance s’intensifia
et des organisations participant à la résistance
se créèrent: c’est la naissance des
réseaux et des maquis.
Qu’est-ce qu’un réseau?
Un réseau est une organisation
qui vise à effectuer un travail militaire comme
la collecte de renseignements (qui était le plus
fréquent), le sabotage ou encore l’évasion
des prisonniers ou d’aviateurs alliés.
Ce sont les Britanniques qui dès l’été 1940 « implantèrent » des
réseaux en France, le premier fut créé en juillet 1940:
le SOE (Spécial Opération Exécutive) et était chargé des
missions de sabotage. Il y a eu ensuite l’Intelligence Service de la BCRA
(Bureau Central de Renseignements et d’Actions).
Dans l’orne, un mouvement fut créé à Argentan par
des cheminots de la SNCF en novembre 1941. Capitale ornaise de la résistance,
Argentan a aussi accueilli des réseaux spécialisés dans
le recueil et la répartition des parachutages. Ces réseaux furent
fondés par le maire de Fontenay sur Orne, Robert Aubin, en collaboration
avec Edouard Paysant (BOA: Bureau des Opération Aérienne) et par
l’OCM (Organisation Civil et Militaire). Petit à petit, Argentan
et ses environs devinrent de véritables terrains de parachutages.
Les principales activités des réseaux étaient la collecte
et la transmission de renseignements.
Pour la bonne coordination de ce réseau, celui-ci était divisé en
3 sections: une administration générale, des groupes de recherche
et un service de communication, de liaison avec Londres et les autres réseaux
par voie aérienne et maritime.
Pour ne pas être « démasqué », les résistants
possédaient de faux papiers pour se faire embaucher sur des lieux stratégiques
près des côtes. Grâce à cette couverture et aux instructions
données par le chef du réseau, certains obtinrent des Ausweiss
(laisser passer). Cela leur permet d’acheminer des renseignements à destination
de Londres. Les instructions étaient reçues par le chef du réseau
ainsi que du courrier, des armes et des fonds venus de Londres. C’était
ensuite à lui de distribuer les questionnaires entre les agents, de « coder » les
réponses puis de les renvoyer avec le courrier.
Il fallait aussi assurer la protection des armes et des postes de radio entreposés
dans des lieux isolés car la Gestapo était dotée d’appareils
capables de détecter des ondes radio: c’est la radiogoniométrie.
Cette nouvelle technique n’a pas empêché les résistants
de faire connaître la construction d’une fortification aux Alliés.
Appelé « Mur de l’Atlantique », ce dispositif créé en
1942 par les Allemands, est un dispositif anti-débarquement qui s’étendait
le long du littoral Atlantique et de la Manche.
Une radio clandestine
Les réseaux de renseignements
furent complétés par les réseaux
d’actions. Ceux-ci réceptionnaient les parachutages,
exécutaient des missions de sabotages comme à Airan
(entre Caen et Mézidon) où les résistants
firent dérailler un train le 16 avril et un autre
le 1er mai 1942 provoquant la mort de 40 militaires allemands.
Les résistants apportaient
aussi leur aide aux pilotes alliés en leur fournissant
des caches, du ravitaillement ou des médicaments.
Qu’est-ce qu’un maquis?
Parmi ces réseaux d’actions,
les plus connus et les plus développés
dans les campagnes ornaises étaient les maquis.
Le mot « maquis » vient d’une expression
corse désignant un espace où la végétation
est dense et touffue au point d’être inaccessible
par l’homme. Après déformation, ce
mot devint un terme attribué aux refuges de la
résistance rurale, se trouvaient principalement
loin des milieux urbains, dans des zones forestières
ou montagneuses.
Au début de l’année 1943, les maquis servaient surtout d’hébergement
aux jeunes réfractaires au STO (Service au Travail Obligatoire) instauré en
Allemagne pour faire face au manque de main d’œuvre. Parmi ces jeunes,
beaucoup y voyaient un moyen de se cacher tandis que d’autres voulaient
vraiment s’engager dans la résistance active. C’est pourquoi
en août 1943, le Service National Maquis fut créé dans le
but d’encadrer ces jeunes maquisards.
Les maquis ont aussi servi de refuge aux résistants qui devaient pour
un temps s’éloigner des villes, afin d’échapper à la
Gestapo ou à la milice vichyste. Ils servaient également de cachette
aux pilotes alliés tombés, aux juifs traqués et aux habitants
des colonies françaises recherchés.
Le plus souvent, les maquis qui comprenaient entre 20 et 60 hommes, étaient
armés car ceux-ci poursuivaient une action de guérilla. Ils tendaient
des embuscades aux troupes allemandes et vichystes, qui par exemple ralentissaient
ainsi leurs enquêtes ou détroussaient leurs convois.
Suite au débarquement des Alliés, le 6 juin 1944, sur les plages
normandes, les maquis furent d’une grande aide à la libération
progressive du territoire français.
Comment s’organise la presse clandestine?
Un des premiers journal clandestin
a avoir été édité
La presse clandestine occupait une
grande place dans les mouvements de résistance
durant cette période. Des journaux et des tracts étaient
confectionnés dans des imprimeries clandestines
permettant ainsi à la population de se tenir au
courant des décisions prises à Londres.
Malgré l’étroite surveillance de
la Gestapo, les résistants arrivaient à se
procurer du papier, de l’encre et du stencil sur
le marché noir.
Les imprimeries clandestines étaient
composées de véritables professionnels
comme des photographes, typographes ou encore des imprimeurs
qui tous avaient choisi de participer à la résistance
en informant la population.
En 1943, le tirage des journaux, tracts
et papillons clandestins dépassa même celui
de la presse officielle. Une grande solidarité naquit
au sein de la chaîne militante. Les tracts étaient
tapés à la machine à écrire,
ce qui les recevaient, étaient chargés
de les dupliqués.
b) Le rôle des paysans
Pendant la seconde guerre mondiale,
le monde rural fut primordial dans les actions de résistance.
Les paysans vivants dans des lieux isolés permirent
le bon fonctionnement de certaines activités clandestines.
Il existait une réelle entente
entre les habitants des campagnes, les réfractaires
et les persécutés. En effet, grâce
aux paysans, les pourchassés pouvaient se cacher
dans les granges pour échapper aux allemands.
Toutes ces actions de la résistance
n’auraient pas pu être possibles sans l’aide
des ruraux, notamment des paysans. En effet, grâce à ceux-ci,
les maquisards pouvaient disposer de vêtements
et de ravitaillement. De plus, ils garantissaient une
sécurité irréprochable en promettant
de garder le silence. Parfois, les paysans leur apportaient également
des renseignements du monde extérieur, ainsi que
du courrier.
De là est née une véritable
amitié caractérisée par un élan
de solidarité et d’entraide qui liait ces
ruraux aux maquisards. Par exemple, lors de la mort d’un
maquisard, tous les ruraux se rendaient aux obsèques
pour témoigner de leur tristesse face à la
mort de l’un de leurs camarades.
Le monde rural avait beaucoup d’atouts.
En effet, il y avait très peu d’allemands
et de nombreuses cachettes isolées. Pour le ravitaillement,
leur production agricole fût d’un grand secours
aux réfugiés. De plus, les paysans autorisèrent
l’installation de maquis sur leurs terres, ils
dissimulèrent une grande quantité d’armes
et de munitions.
Aussi, ils hébergèrent
des hommes vivant dans l’illégalité.
D’une part, ils contribuèrent à la
falsification des registres d’état civil
permettant la création de fausses identités.
D’autre part, ils communiquèrent des renseignements à la
résistance et aux Alliés. Ils participèrent à l’élaboration
de pistes de parachutage.
Pourtant, le monde rural avait ses
défauts. Il existait parmi les paysans, des personnes
qui soutenaient le régime vichyste.
Ils contribuèrent à la
libération en aidant les Alliés et la France
libre. Grâce à leur esprit de solidarité,
ils permirent le retour de la souveraineté nationale
et de la démocratie en France.
C) La répression
La résistance en France
L’armée allemande assurait
la police en France. Elle possédait comme moyens:
- le service de renseignements militaires (Abwehr)
-la police secrète dans les campagnes
-la police en uniforme dans les villes (Feldgendarmes)
Indépendamment de l’armée
allemande, les S.S. (soldats entièrement dévoués
au pari nazi) assuraient notamment la surveillance des
camps de concentration. Ils avaient également
des missions de police, d’espionnage et de sûreté et
ils combattaient dans les Waffen S.S. Ils s’installèrent à Paris
et en zone occupée, sous la direction de Himmler
et de Hendrick. Cette police était spécialement
formée pour la répression violente contre
les opposants au nazisme et les races jugées inférieures
par l’idéologie hitlérienne.
Le corps S.S. comprenait:
- la police criminelle
- les spécialistes des affaires juives
- les spécialistes des renseignements militaires
Toutes ces polices étaient
englobées sous un même nom par les français: la
Gestapo.
Les polices allemandes disposaient
de gros moyens financiers provenant de fonds versés
par la France au titre des frais d’entretien des
troupes d’occupation (400 millions e francs
Par jour). Ils avaient aussi « sous
la main » 40 000 français qui étaient
soit prêts à participer à un parti
nazi; soit attirés par l’argent, tels que
des policiers corrompus ou des truands…
Les différentes activités
de la police allemande consistaient à démanteler
des réseaux, à réaliser des arrestations
ou des fusillades…
La répression dans le Bocage Normand
Sous l'occupation (1940-1944), l'Orne connaît
une repression assez intense. Une administratrice militaire
s'y installe et dicte « le conduite à suivre » en
proclamant des consignes et interdictions. De plus, la
presse fait l'obket d'une surveillance sans répit
par les services de la Propagandastaeffel ce qui demande
une vigilance accrue de la part des Résistants
qui à tout moment peuvent être arrêtés
par la Feldgendarmerie, l'Abwehr ou encore la Sipo – SD
(dont fait parti la triste célèbre Gestapo).
Les sanctions qui prennaient les occupants étaient
très souvent collectives et dirigées vers
la population. Ces réprimandes pouvant même
conduire jusqu'au tribunal soit pour encourrir des peines
de prison soit pour être condamné à mort.
Dans l'Orne, la Gestapo fait son apparition en 1943 avec
l'affaire Belfonds. A ses côtés se tenaient
des collaborateurs appartenants à des auxiliaures
français (Bernard Jardin) qui apporteraient leur
aide en notamment dans l'arrestation des résistants,
les éxécutions sommaires (massives après
le débarquement du 6 Juin 1944) et dans la persécution
des juifs de l'Orne qui malheuresement finiront, dans
des camps d'extermination
La répression dans l'Orne
Dans l'Orne l'envahisseur allemand encadre et contrôle la population occupée
avec diverses polices:
- la Kommandantur, qui est une administration militaire
- la Propagandastaeffel qui contrôle et censure la presse
-la Felgendarmerie, la Geheimefeldpolizei et l'Abwerh qui repoussent tout forme
de résistance
- le Tribunal de la Felkommandantur qui condamne les résistants.
La Gestapo arrive dans l'Orne avec l'affaire Belford en juillet 1943. Elle est
secondée par Bernard Jardin qui est à la tête des services
d'auxiliaires français.
Dans l'Orne comme parout en France, les juifs sont persécutés et
déportés pour la plupart. A cela s'ajoutent les services de répression
du régime de Vichy qui traquent eux aussi les résistants. ( exemple:
en juin 1944 à Echauffour)
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